Le parquet de Paris refuse d'élargir l'enquête des «biens mal acquis»

Le parquet de Paris refuse d'élargir l'enquête sur le patrimoine en France des présidents du Congo, du Gabon et de Guinée équatoriale et de leurs proches qui auraient continué de s'enrichir après le dépôt d'une plainte pour « biens mal acquis » déposée en 2008. Jeudi 9 juin 2011, des ONG gabonaise et congolaise, ont dénoncé la position du parquet de Paris qui, selon elles auraient obéi à une « injonction politique » ou encore qu'il se faisait l'« avocat de la Françafrique ».

Dans ce feuilleton judiciaire, cette décision du parquet de Paris est une étape clef car les magistrats avaient besoin du feu vert de l'institution pour étendre leurs investigations.
En toute logique, leur démarche devait passer comme une lettre à la poste car c'est le parquet lui-même qui a transmis aux deux juges d'instruction les notes policières et douanières concernant les acquisitions effectuées récemment par les familles Bongo, Obiang et Sassou-Nguesso.

Une nouvelle étape donc dans ce dossier très sensible placé sous haute protection politique et qui a connu bien des rebondissements depuis quatre ans. Car c'est en Mars 2007 que trois associations décident de porter plainte pour « recel de détournement de fonds publics » contre les trois chefs d'Etat. En novembre 2007, leur plainte est classée « sans suite » avant que Tranparence International France ne dépose une nouvelle plainte en décembre 2008, avec constitution de partie civile. Et coup de théâtre : cette nouvelle plainte est jugée recevable par la doyenne des juges d'instruction du pôle financier de Paris. Mais le parquet fait aussitôt appel.

En octobre 2009 la décision est annulée mais un mois plus tard la cour de cassation la juge à nouveau recevable. Au regard de cette nouvelle décision du parquet, les investigations devraient définitivement s'arrêter.

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