C’est la première fois qu’un mouvement de gouverneurs touche à la fois toutes les régions du pays et parmi les treize gouverneurs, seulement trois d’entre eux occupaient les mêmes fonctions dans d’autres régions. Trois sont des militaires et un est commissaire de police. Les autres sont tous des administrateurs civils.
Les raisons de ce renouvellement compliqué et donc inhabituel sont à rechercher dans la crise que traverse le pays depuis février. En effet, lors des concertations organisées par le président Blaise Compaoré avec les différentes couches sociales du pays, il a été préconisé de nommer à tous les postes des gens de métier. D’où cette prédominance d’administrateurs civils.
Pour la première fois, la région de Koudougou, principal foyer de contestations, est confié à un militaire, le colonel Pascal Komyamba Sawadogo. Autre bouleversement provoqué par la crise, le remplacement du directeur général de la Sofitex, la principale société cotonnière. La vague de contestations dans le pays avait aussi gagné la filière coton, la principale économie du pays, avec des paysans qui menacent d’abandonner la production.