Coincé entre l’Algérie, à l’est, la Mauritanie, au sud et l’Atlantique à l’ouest, le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole qui a cessé de l’être depuis que l’Espagne s’est retirée de la région en 1975 et qu’elle a été annexée la même année par le Maroc. Cela fait maintenant plus de 35 ans que ce territoire est revendiqué à la fois par Rabat et par le Front Polisario qui réclame l’indépendance, sans qu'une solution définitive à cet interminable différend ne soit trouvée.
Tensions entre le Maroc et les habitants du Sahara occidental
Un cessez-le-feu de l’ONU en 1991 a mis fin à seize ans de guérilla entre le Front Polisario et le Maroc. Par la suite, les tensions ont été moins vives mais elles se sont néanmoins fait sentir.
En 2009, l’ONU s’est inquiétée d’un regain de tension dans la région, notamment avec la détention de plusieurs groupes d’activistes sahraouis. Inquiétude également à la suite du discours du roi du Maroc Mohamed VI qui, à la veille du 34e anniversaire de l’annexion du territoire, avait appelé à agir avec la plus grande fermeté contre « les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc ».
En novembre 2010, ce fut une attaque meurtrière qui a eu lieu dans un camp de tentes, près d’El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, où environ 20 000 personnes s’étaient installées pour protester contre la « détérioration » de leurs conditions de vie. L’armée marocaine a décidé de démanteler ce camp. L’attaque a provoqué la mort de six membres des forces de l’ordre marocaines, selon Rabat ; le Front Polisario a quant à lui fait état de onze morts parmi les siens, 723 blessés et 159 disparus.
L’échec des discussions précédentes
Malgré ces tensions, les discussions se sont toujours poursuivies et même si le Maroc et le Front Polisario campent sur leurs positions en s’accusant mutuellement d’intransigeance. Le cessez-le-feu signé en 1991 entre les deux parties devait conduire à un référendum sur l’indépendance de la région. Mais depuis, le Maroc use de toute son autorité pour tenter d’imposer non plus un référendum, mais une solution alternative : l’autonomie de la région, sous sa souveraineté.
En décembre 2010, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté une résolution appuyant le processus de négociations en vue de parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Rabat insiste et propose une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un Parlement locaux, sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, rejette quant à lui, le plan marocain et réaffirme « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » via un référendum.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté fin avril une résolution prorogeant pour un an le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso), jusqu’au 30 avril 2012, et a appelé le Maroc et le Polisario à intensifier leurs négociations.
Cette fois-ci, les deux parties vont « examiner les mesures possibles pour la réconciliation et pour éviter des actes de provocation », a récemment déclaré le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky
Lors des dernières négociations entre le Maroc et le Polisario à Malte, sous l’égide de l’ONU, en mars 2011, il n’y a eu aucune avancée. Mohamed Beissat, le représentant du Polisario auprès de l’Union européenne , déclarait, lors d’un point de presse : « En septembre prochain (2011), cela fera 20 ans que les Nations unies travaillent à l’organisation du référendum. C’est la tâche la plus longue qu’ait eu à faire l’ONU de toute son histoire, jamais l’ONU n’a eu à attendre 20 ans pour mener à bien une consultation populaire, c’est un record historique », avait-il déploré.
Le Sahara occidental est une région au sous-sol riche en phosphates et aux eaux poissonneuses.