C'est un déplacement sous haute protection qu'effectue Jacob Zuma. D'après des journalistes sur place à l'aéroport, 40 soldats sud-africains lourdement armés assurent sa protection à l'occasion de ce voyage à Tripoli.
Cette rencontre avec Mouammar Kadhafi intervient alors que l'ANC (African National Congress), le parti dirigé par Zuma, a condamné les bombardements de la coalition internationale ce week-end.
Prétoria, avait voté pour la résolution 1973 des Nations unies au mois de mars, mais depuis, le gouvernement sud-africain a effectué une marche arrière. Avec d'autres pays africains, il dénonce l'interprétation extensive du texte par les membres de la coalition, condamne les bombardements, et privilégie une solution politique.
« Cette visite vise à relancer la feuille de route de l’Union africaine. Pour l’UA, le problème auquel nous faisons face en Libye, est un problème politique. Par conséquent, nous ne pensons pas qu’une solution militaire soit appropriée, insiste la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana Mashabane. Le président Jacob Zuma se rend donc en Libye pour remplir la mission de l’Union africaine, qui consiste à identifier une issue pacifique et négociée au problème libyen. »
La feuille de route de l'Union africaine vise à obtenir un cessez-le feu et, ensuite, l'adoption de réformes durant une période transitoire devant mener à des élections libres. Même si les chefs d'Etat africains sont divisés sur le sort du colonel Mouammar Kadhafi, celui-ci se maintient au pouvoir dans le scénario actuel prévu par l'UA.
On peut donc s'attendre à ce que Tripoli s'engage à respecter un cessez-le-feu. En revanche, le Conseil national de transition, qui regroupe les insurgés, a déjà eu l'occasion de rejeter la feuille de route. Le CNT pose en effet comme préalable à tout cessez-le-feu le départ du vieux Guide.