Avec notre correspondant à Bujumbura
Pierre Nkurunziza s’est adressé pendant une quarantaine de minutes à une foule acquise à son frère ennemi et a tout tenté pour la convaincre de renoncer à la violence.
« Je suis votre ami, je suis votre frère, s’est écrié le président burundais, choisissez aujourd’hui la voie du développement, car les raisons qui nous avaient poussés à la guerre n’existent plus ».
« Pour la première fois, notre pays a organisé deux élections démocratiques, successivement, en 2005 et en 2010, sans violence. L’armée et la police qui étaient aux mains d’une seule ethnie, sont désormais composées de gens issus de toutes les ethnies, y compris vos enfants. Qu’et-ce que vous voulez d’autre ? Est-ce que vous imaginez le prix qu’on a payé pour arracher tout cela ? »
Une allusion claire à Agathon Rwasa
Après la carotte du développement, le président burundais a manié le bâton. Il a lancé un message à ceux qu’il considère comme les responsables des violences observées depuis les dernières élections au Burundi. Une allusion très claire à Agathon Rwasa, qui a replongé dans la clandestinité et serait basé dans l’est de la RDC.
« Demain, les responsables de toutes ces violences répondront de leurs actes. Personne n’y échappera ! Et que l’on se réfugie en Tanzanie ou au Congo, nous allons te poursuivre et te ramener, les bras liés dans le dos ! ».
Est-ce que Pierre Nkurunziza a convaincu ? Il se dit confiant et pense ramener la paix dans cette zone dans les deux mois qui viennent.