Etonnement et interrogations en Afrique sur l’affaire Dominique Strauss-Kahn

L’arrestation du directeur général du Fonds monétaire international, inculpé dimanche 15 mai pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration suscite aussi beaucoup de réactions en Afrique. Il restera en prison au moins jusqu'à vendredi prochain, jour de la prochaine audience.

Bien que les commentaires officiels des dirigeants africains ne soient pas nombreux, la presse africaine ne manque pas de relater cette information qui a laissé la classe politique française sous le choc et qui suscite beaucoup d’interrogations. Ainsi, une des questions les plus récurrentes est celle de savoir si Dominique Strauss-Kahn a ou non été piégé. Le site d’information togolais « République Togolaise » se demande si « Dominique Strauss-Kahn a été piégé par une Ghanéenne (ou Guinéenne) ? » Même interrogation dans Guinée Conakry Infos qui note que pour la Guinée « cet événement prend une dimension plus particulière vu que la victime serait d’origine guinéenne. Il s’agirait d’une certaine Safiatou Diallo, mère de deux enfants, travailleuse exemplaire », selon la direction de l’hôtel Sofitel à New York où se seraient produits les faits.

Le Pays, quotidien burkinabè, titre à propos de l’affaire DSK, « Les marabouts de Sarkozy ont bien travaillé », et se demande « quelle mouche a bien pu piquer le directeur du Fonds monétaire international, alors qu’un boulevard s’ouvrait à lui pour la conquête de l’électorat français ? ». Sans pour autant trouver une explication rationnelle au « geste » du patron du FMI, le quotidien met en évidence des « forces occultes » qui auraient pu le mener « dans ces beaux draps ».

La thèse du complot ne peut être exclue

Toutefois, et avant d’être le présumé candidat du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2012, Dominique Strauss-Kahn reste surtout, aujourd’hui, le directeur général du FMI.
Invité de RFI ce mardi 17 mai, l’opposant béninois Abdoulaye Bio Tchané, qui a travaillé sous ses ordres en 2007 et 2008, s’est d’abord dit « sous le choc » et n’a pas exclu la thèse du complot : « Je ne pense pas seulement qu’il a pu tomber dans un piège. Je pense qu’il a pu être victime d’un scénario mal écrit. »

Lorsque Dominique Strauss-Kahn a pris ses fonctions, en novembre 2007, il s’est lancé le défi de réhabiliter le FMI aux yeux des Africains. L’institution, rappelons-le, a eu longtemps sur le continent africain une image détestable.
A-t-il réussi ? Beaucoup s’accordent à dire qu’il a, sans aucun doute, amélioré l’assistance que le FMI pouvait apporter aux pays africains les plus pauvres. La Guinée-Bissau fut un exemple. Abdoulaye Bio Tchané rappelle que « la Guinée-Bissau a cherché, pendant longtemps, à avoir des ressources un peu partout mais a souvent buté sur des difficultés dans le dialogue. Ce pays a pu non seulement bénéficier de ressources mais a atteint le point d’achèvement d’une initiative PTTE (Pays pauvres très endettés) et bénéficié de ressources essentielles ».

Carlos Gomes Junior, Premier ministre da la Guinée-Bissau a réagi à cette affaire Dominique Strauss-Kahn au micro de RFI - une interview de Vítor Matias.
 

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