L'Union africaine se dote d'un «espace africain de justice» sans réels moyens

La décision a été prise à Alger. C'est d'ailleurs l'Algérie qui avait pris l'initiative de la création de cet « espace africain de justice » lors du sommet de l'UA à Kampala, en juillet dernier. Le président de la Commission, Jean Ping, avait jugé cette démarche « nécessaire pour combler un vide » dans la gestion des conflits sur le continent.

Le siège de cette conférence sera installé à Alger. L'organisation a été constituée d'un bureau exécutif dirigé pour les deux ans qui viennent par le Béninois Robert Dossou, président de la Cour constitutionnelle à Cotonou.

A quoi va servir cette conférence des juridictions constitutionnelles ? « Elle permettra, a affirmé dans son discours le président de la commission Jean Ping, de créer un espace collectif de concertation et d'échanges d'expérience en matière de justice constitutionnelle. »

Tâche périlleuse

Pour le premier président de cet espace africain de justice, il s'agira surtout de renforcer la coopération et la solidarité pour veiller au respect des textes fondamentaux qui régissent les Etats membres de l'Union africaine. « Nous interviendrons pour que l'Etat de droit soit respecté », explique Robert Dossou.

Mais à la question de savoir si de vrais moyens coercitifs seront disponibles pour, par exemple, empêcher que des régimes africains ne violent leur Constitution ou n'instrumentalisent les juridictions garantes de ces Constitutions, la réponse est négative.

Pour cette nouvelle instance de l'Union africaine qui ne sera donc pas dotée de réels pouvoirs, la tâche s'annonce périlleuse.

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