Avec notre correspondante à Dakar
Dans l’opposition, la démission de Cheikh Tidiane Sy est perçue comme un « non événement ». Plusieurs leaders estiment que son départ aurait même dû se produire bien plus tôt. En ligne de mire, la déclaration télévisée dans laquelle l’ancien ministre soupçonnait des jeunes de l’opposition de fomenter « un complot visant à la réalisation d’un coup d’Etat ». Quelques jours après cette intervention, le gouvernement s’était finalement rétracté.
« Cela a été la source d’une grande crainte pour les Sénégalais habitués à un pays démocratique stable », souligne Seydou Guye, le porte- parole de l’Alliance pour la République, la formation de Macky Sall.
Pour le secrétaire général de la Ligue démocratique, le professeur Abdoulaye Bathily, le ministre a été victime d’un système judiciaire en crise, marqué par un vaste mouvement d’humeur des greffiers et des magistrats, qui réclament notamment une justice indépendante. « Aucun dossier n’a été jugé de manière indépendante, que ce soit des affaires de mœurs, de corruption et de blanchiment », dénonce ce responsable de la Ligue démocratique ( LD).
Appel à plus de vigilence
Joint par RFI, un magistrat abonde dans le même sens : « nous voulons que les juges d’instruction investissent à fond dans les affaires de blanchiment d’argent », dit-il, avant d’exiger une « une justice fiable et indépendante ».
Sur la même lancée, l’AFP (Alliance des forces du progrès), le parti de Moustapha Niasse, appelle à « plus de vigilance » dans la justice. « Les dossiers pendant tels que l’affaire des commissions de la Sudatel doivent être traités dans les règles de l’art » , souligne Hélène Tine, la porte-parole de l’AFP.