Avec notre correspondante à Yaoundé
Silhouette fluette, sobrement revêtu d’une chemise blanche, Titus Edzoa, 66 ans, est d’abord longuement revenu sur ses conditions de détention. Se présentant comme sans domicile fixe, suscitant les rires du public, l’ancien puissant secrétaire général de la présidence, détenu au secrétariat d’Etat à la Défense depuis 14 ans, dit avoir frôlé la mort : le stress, le double ulcère opéré en catastrophe, la manière brutale dont on l’a ramené de l’hôpital ou la dépression.
Celui qui fut un temps le médecin personnel du chef de l’Etat a décrit cliniquement les maux qui l’ont menacé pendant ces années en cellule. « Ceux qui m’y ont mis m’y ont mis pour me faire périr », a-t-il expliqué avant de se soumettre aux questions qui portaient ce vendredi sur le volet Copisur de l’affaire : la structure en charge de la supervision des travaux routiers qui aurait fait l’objet en 1995 d'un présumé détournement de fonds.
Répondant à ses avocats, Titus Edzoa a expliqué que comme tutelle du Copisur, il n’était alors saisi qu’en cas de problèmes importants mais n’en assurait pas la gestion quotidienne. Il a aussi nié avoir ouvert un compte au nom du Copisur, une structure qui fonctionnait, selon lui, et qui connaissait à son départ de la présidence des problèmes financiers.