Le principe de ce fonds spécial pour la Libye est de permettre de transférer de l'argent de manière effective et transparente au Conseil national de transition. Depuis plusieurs semaines, les rebelles affirment qu'ils manquent d'argent, notamment pour « fournir de l'aide médicale, et des vivres » à la population, ou encore pour payer les fonctionnaires et « maintenir des fonctions minimales comme l'électricité et les hôpitaux ».
Le fonds devrait être opérationnel « d'ici quelques semaines », d'après le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. Selon son homologue italien, Franco Frattini, il serait déjà doté de 250 millions de dollars, essentiellement sous forme de dons ou de prêts. Le Conseil national libyen de transition, lui, estime que « deux à trois milliards d'euros » lui sont nécessaires.
Une autre option est donc envisagée pour approvisionner ce fonds spécial : l'utilisation des avoirs gelés du régime libyen. Depuis le début de la crise, environ 60 milliards de dollars ont été bloqués par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le groupe de contact souhaiterait utiliser cette manne et la transférer aux insurgés. Problème : le CNT n'est à ce jour reconnu que par trois pays, et une telle opération serait inédite en droit international. Les Etats-Unis ont déjà annoncé qu'ils comptaient « bâtir une législation » afin de rendre les fonds bloqués disponibles. L'Union européenne planche, elle aussi, pour résoudre les problèmes juridiques que posent une telle option.