Des journalistes algériens mobilisés pour la liberté de la presse

Mardi 3 mai 2011, journée mondiale de la liberté de la presse, une centaine de journalistes ont fait un sit-in à Alger devant la Maison de la Presse, siège de plusieurs journaux. L’occasion pour eux de rendre hommage à leurs confrères assassinés durant la décennie 1990 et de faire part de leurs revendications pour la profession. 

Ce rassemblement pour la liberté de la presse n’a pas été soutenu par le Syndicat national des journalistes algériens (SNJ), le premier à être créé en 1999, mais il a bien été l’occasion pour les journalistes mobilisés d’évoquer leurs aspirations actuelles pour la presse algérienne.

Aujourd’hui, environ 3 000 journalistes algériens travaillent sans carte d'identité professionnelle nationale dans quelque 70 quotidiens privés ou au sein d’une presse d’Etat audiovisuelle et écrite.

Pour Lyas Hallas, jeune journaliste au Soir d’Algérie, il y a désordre : « La presse a besoin d’une réorganisation. D’abord il faut établir une commission de carte pour dire qui est journaliste ou qui ne l’est pas. Pour l’instant, c’est l’anarchie totale. Il faut aussi créer un office du suivi de la diffusion qui nous dise qui sont les titres porteurs donnant plus de visibilité aux annonceurs ».

A El Watan, Faycal Metaoui se place à un autre niveau de perception : « D’abord, il faut se débarrasser de l’auto-censure et militer pour les droits socio-professionnels des journalistes et pour le droit à l’expression libre non seulement en presse écrite mais aussi à la télé et à la radio qui demeurent contrôlées par le gouvernement ».

Quant au directeur général d’El Watan, Omar Belhouchet, il situe la priorité ailleurs : « Les pouvoirs publics doivent admettre, ce qui n’est pas du tout le cas, que le travail des journalistes doit être libre et protégé. Les pouvoirs politiques doivent créer les conditions économiques et politiques pour que le métier de journaliste s’exerce de manière correcte ».

De son côté, le gouvernement a promis la révision des textes en vigueur et des cycles de formation pour les journalistes.

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