Son bilan de Premier ministre est dans l'ensemble considéré comme mitigé, sa formation d'économiste ne le prédisposait pas à cette mission et pourtant un consensus s'est dégagé autour de son nom. Plusieurs raisons expliquent ce choix. D'abord, la personnalité de Charles Konan Banny. L'homme est connu pour être un conciliateur, disposant d'amis dans toutes les familles politiques ivoiriennes.
Ensuite, dans le contexte actuel où les plus hautes fonctions de l'Etat, présidence de la République, de l'Assemblée nationale, Primature, sont occupées par des hommes du nord, Alassane Ouattara se devait de donner rapidement un poste de prestige à une personnalité issue d'une autre région que la sienne.
Baoulé, natif de Divo, une région favorable à Laurent Gbagbo, marié à une femme du Nord, Charles Konan Banny représente par ailleurs à merveille la société ivoirienne et ses mélanges inter-communautaires.
Enfin ce choix d'Alassane Ouattara répond à des impératifs politiques. Pour entretenir la confiance avec le PDCI, le chef de l'Etat a déjà nommé plusieurs personnalités proches de l'ex-parti unique à la tête d'institutions ou de sociétés publiques.
Avec Charles Konan Banny, le jeu semble plus subtil. L'ancien Premier ministre est un cacique du PDCI, mais aussi un rival de Henri Konan Bédié. Selon plusieurs observateurs, en lui offrant ce poste, Alassane Ouattara vient à la fois de freiner ses ambitions à court terme et de lui ouvrir des portes pour l'avenir si sa nouvelle mission venait à être couronnée de succès.
Le comité des «Anciens» en visite à Abidjan
Le chef de l’Etat ivoirien recevait ce dimanche la délégation des «Anciens» ou «sages». Ceux-ci, après une séance de travail à l’Hôtel du Golf et un déjeuner, ont livré chacun leurs premières impressions. Ils sont attendus ce lundi 2 mai à Korhogo. Verbatim.