Burkina Faso : Blaise Compaoré reprend la main

Un nouveau Premier ministre au Burkina Faso, Luc Adolphe Tiao, actuel ambassadeur à Paris, a été nommé le 18 avril 2011. Ce journaliste de formation avait également occupé la présidence du Conseil supérieur de la communication. Blaise Compaoré a aussi nommé un nouveau chef d'état-major. Ces nominations interviennent alors que la contestation notamment dans les casernes se poursuit. Lundi, c'est à Kaya, dans le Nord, que des soldats sont descendus dans les rues et ont tiré en l'air. Des étudiants ont à nouveau manifesté à Koudougou où le siège du CDP, le parti au pouvoir, a été incendié. Les autorités affirment que le règlement des salaires et des primes des militaires est en cours.

Les mesures prises par le numéro un burkinabé suffiront-elles à contenir la révolte ? Si dans l'entourage présidentiel on minimise l'ampleur de la contestation, dans les casernes on reconnaît qu'il s'agit tout de même d'une sérieuse alerte et qu'il faut rapidement tirer les enseignements de cette crise.

Preuve que Blaise Compaoré prend la situation au sérieux, il révoque le gouvernement et nomme un nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, un spécialiste de la communication. Il a également choisi un nouveau chef d'état-major, Honoré Traoré, ancien président de la Fédération de football qui est, dit-on, respecté et très populaire au sein de la troupe. D'autres nominations sont en cours pour changer de nombreux chefs de corps au sein de l'armée.

Il faut rompre, explique une source proche de la présidence, avec les anciens qui sont restés trop longtemps dans les circuits du pouvoir et cristallisent le mécontentement de la population. Blaise Compaoré, qui comptabilise vingt-quatre années au pouvoir, s'est de plus beaucoup investi ces dernières années dans le règlement de crises régionales, en Côte d’Ivoire mais aussi en Guinée et au Niger.

Il paie peut-être aujourd'hui le prix de cette distance prise avec les Burkinabé. Blaise Compaoré devra procéder à des réformes politiques qui redonnent confiance et se réinvestir auprès de la population, explique un observateur avant de conclure : il lui faudra faire vite et bien.

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