Avec notre bureau de Bruxelles,
Avant même les critiques françaises, l’Otan était déjà accusée par les insurgés de ne pas en faire assez pour protéger les régions de Misrata et d’Ajdabyia.
L’Alliance atlantique réfute ces accusations, en énumérant les blindés, les dépôts de munitions et les défenses antiaériennes déjà détruites. Mais avec les critiques françaises, l’Alliance fait désormais face à un désaccord en son sein.
Carmen Romero, porte-parole de l’Otan : « Bien sûr l’Otan est en train de bien faire son travail. On est en train de mener à bien nos opérations dans le contexte du maintien de la réussite des Nations unies, et on a un rythme opérationnel élevé. On a environ deux cents avions, qui sont en train de travailler. Et le rythme des opérations, depuis que l’Otan a pris le commandement, n’a pas diminué. On est en train de faire une moyenne de 155 vols par jour. Et bien sûr, il faut aussi dire que la région de Misrata et Ajdabyia sont la priorité de l’Otan en ce moment ».
Mais même si l’Otan affirme avoir suffisamment de capacité militaire pour mener à bien l’embargo sur les armes, la zone d’exclusion aérienne et la protection des populations, il n’en reste pas moins que les Etats-Unis ont retiré cinquante avions, et que l’opération « Protecteur unifié » est beaucoup moins bien dotée en capacité militaire et en armement, que l’opération alliée au Kosovo il y a douze ans.
Priorité, pour l'Otan, à la solution politique en Libye
Pour l’instant l’Otan va donc poursuivre ses opérations aériennes en Libye au même rythme. Depuis la mise en place de la coalition pour la zone d’exclusion aérienne, puis la reprise du commandement par l’Alliance atlantique, plus de 1 500 sorties aériennes ont eu lieu. Les militaires ont continué à effectuer des frappes, partout où les civils seront menacés. La proposition de cessez-le-feu n’y change rien.
Selon le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, nombre de cessez-le feu déjà annoncés par Mouammar Kadhafi n’ont pas été appliqués. Le chef politique de l’Alliance émet trois conditions pour accepter celui-ci. D’abord que cet arrêt des hostilités soit crédible et qu’il inclut une protection efficace de la population. Ensuite ce cessez-le-feu doit pouvoir être contrôlé et supervisé. Enfin, il doit ouvrir un processus politique qui satisfasse aux revendications de la population. Entendez évidemment, aussi, les insurgés.
Pendant ce temps-là, l’Otan annonce qu’elle concentre les frappes sur la région de Misrata et d’Ajdabyia, où selon les militaires, les forces kadhafistes se cachent près des écoles et des mosquées. Un comportement « hautement irresponsable ».