Ce n’est pas encore le calme plat à Abidjan, quelques rafales sont entendues encore ça et là, surtout à Cocody où des miliciens venus des cités universitaires et du quartier de Blockosso ont envahi les rues.
Cela dit en 24 heures, la situation à Abidjan a changé du tout au tout. Quelques tirs ont retenti au camp de gendarmerie d’Agban mais l’armée loyale à Laurent Gbagbo ne semble plus en mesure de faire face après les violentes frappes des hélicoptères de l’Onuci et de la force française Licorne. Trois généraux, et non des moindres, ont annoncé un cessez-le-feu et durant toute la journée on pouvait voir par exemple des soldats en débandade fuyant après avoir retiré leurs treillis.
Peu après 16h30, heure locale, une colonne de blindés français drapeau tricolore au vent a traversé le pont Charles-De-Gaulle en direction du Plateau. Pendant la journée, les soldats de Licorne et de l’Onuci ont mené des opérations de protection des civils en désarmant des miliciens toujours fidèles à Laurent Gbagbo.
Les FRCI, qui ont tenté un assaut sur la résidence présidentielle, elles se sont repliées et certains de ses commandants qui ont mené les opérations ont regagné l’hôtel du Golf.
Mais dans certains quartiers, des témoins disent craindre les représailles des forces pro-Ouattara.
Le président sortant dans son bunker
Laurent Gbagbo, lui, est toujours retranché dans sa résidence avec sa famille et son entourage proche. Ce mardi après-midi, les tractations pour obtenir son départ se poursuivaient.
Laurent Gbagbo selon l'ONU, serait retranché dans un bunker à la résidence présidentielle. Devant les députés français à Paris, le chef de la diplomatie française Alain Juppé, a assuré que la France ne souhaitait pas s'incruster en Côte d'Ivoire et que les tractations qui sont en cours ont pour objectif notamment d'assurer la sécurité du président sortant et surtout qu'il reconnaisse la victoire de son rival Alassane Ouattara en tant que président de Côte d'Ivoire.
Cette proposition a été rejetée par le camp Gbagbo. Le porte-parole du chef de l'Etat sortant Ahoua Don Melo dénonce même une ingérence de l'extérieur, mais il ne ferme pas non plus la porte aux négociations.
Une catastrophe sanitaire
Sur le plan sanitaire, les combats de ces derniers jours ont fait de nombreux morts et blessés. Au centre hospitalier de Treichville, un quartier du sud d'Abidjan on recoit des blessés par balles essentiellement. Mais les médicaments manquent et les medecins font ce qu'ils peuvent avec le peu de matériel dont ils disposent, comme en témoigne ce medecin urgentiste interrogé RFI.