Avec notre envoyé spécial
Abidjan s’est endormie hier soir dans le calme, la peur et la confusion. Après les combats de la nuit précédente et de la matinée, chacun ici est sûr que le répit sera de courte durée.
Après s’être confrontés aux forces loyales à Laurent Gbagbo qui leur ont opposé une farouche résistance en plusieurs points de la capitale économique ivoirienne, les combattants pro-Ouattara se sont retirés vendredi à la mi journée à la sortie nord de la ville.
Hier soir, plusieurs officiers des FRCI promettaient que leurs troupes reviendront ce samedi en plus grand nombre et avec une meilleure coordination. La résistance des forces pro-Gbagbo a en tout cas porté certains fruits. Ni le palais, ni la résidence présidentielle n’ont été pris, et hier soir la RTI émettait à nouveau.
Petits crimes et grandes horreurs
Toute la journée de vendredi, les Abidjanais sont restés terrés chez eux, terrorisés par les combats mais aussi effrayés par des bandes de jeunes qui ont profité du vide sécuritaire pour se livrer à des pillages dans de nombreux quartiers.
La Côte d’Ivoire s’enfonce à nouveau dans la guerre et redécouvre ses petits crimes et ses grandes horreurs. A l’ouest du pays, dans la ville de Duékoué, selon le CICR, au moins 800 personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires durant les derniers jours de mars.
Dans ce massacre de grande ampleur, une bonne source explique que toutes les communautés, mais surtout toutes les forces belligérantes, sont à blâmer. Avant de s’interroger : que faisaient les casques bleus présents sur place ?