La rencontre avec les représentants de l'armée était prévue pour une heure, elle a duré deux heures. Le président burkinabé a laissé parler tous ceux qui le souhaitaient. La méthode Compaoré a été de laisser le temps à chacun de s'exprimer comme ils le voulaient. Les militaires des bases ont évoqué la délicate question de leurs camarades libérés de force des prisons alors que ces derniers étaient condamnés par la justice dans des affaires de moeurs ou de viols. Sur cette question, Blaise Compaoré se serait engagé à faire des propositions d'ici à lundi.
Les soldats ont ensuite exposé des problèmes de commandement, d'intendance, de dotations matérielles comme le fait qu'ils soient obbligés d'acheter eux-mêmes leurs tenues. C'est dans une bonne ambiance que cette rencontre a pris fin.
La fronde des magistrats
Le président a promis aux magistrats de prendre toutes les mesures pour assurer leur sécurité. Et qu'il allait procéder à la réfection des palais de justice. Celui de Ouagadougou est déjà entièrement refait et devrait être opérationnel à partir de vendredi. Les magistrats avaient décrété un arrêt de travail car ils ne se sentaient plus en sécurité. Concernant la libération des militaires condamnés, le président Blaise Compaoré a demandé aux magistrats de laisser le gouvernement travailler avec l'armée.
Quelques heurts dans le pays
Pour l'instant, le calme est revenu. Dans la matinée, il y a eu des violences à Tenkodogo. Des lycéens auraient mis le feu au domicile du ministre des Affaires étrangères, Alain Joda, qui est originaire de la région. Ils auraient également mis le feu au siège local du parti au pouvoir le CDP. Mercredi soir, il y a eu des tirs à l'arme lourde à Ouagadougou. A Banfora, les soldats sont sortis pour la première fois des camps et ont tiré une bonne partie de la nuit.