En décidant unilatéralement d'organiser un référendum sur le Darfour, Omar el-Béchir a pris le risque de faire dérailler le processus de paix de Doha. Le médiateur de l'ONU et de l'UA qui vient d'arriver au Qatar pour discuter avec tous les protagonistes devait débattre de cette question centrale du futur statut administratif de cette région ouest du Soudan.
Actuellement le Darfour est divisé en trois provinces. L'ensemble des Darfouriens souhaitent le retour à l'ancien statut celui d'avant 1994 qui faisait du Darfour une région unique. Ils revendiquent également plus d'autonomie pour leur région. Ce principe du référendum a été inscrit dans l'accord d'Abuja. Le JEM de Khalil Ibrahim le plus militarisé des mouvements et le MLS d'Abdelwahid Nour avaient refusé jugeant à l'époque que les garanties d'application étaient insuffisantes.
Mercredi, ils ont à nouveau rejeté cette proposition avec force. Les rebelles du Darfour craignent que Khartoum exerce un contrôle total sur le scrutin comme cela s'est produit lors des élections générales en avril 2010.
Autre facteur : depuis le début de l'année les affrontements ont repris au Darfour avec beaucoup intensité. Difficile dans ces conditions d'appeler les citoyens du Darfour aux urnes. Omar el-Béchir a annoncé qu'il se rendrait ce jeudi à Doha. Si c'est le cas, il devrait s'expliquer sur cette décision qui a pris de cours tous les acteurs.