Bondoukou, Agnibilekrou, Abengourou : les forces favorables à Alassane Ouattara progressent rapidement sur la route d'Abidjan.
Lundi soir, l'entrée dans Bondoukou s'est faite sans combats de rue. Les forces de défense et de sécurité s'étaient repliées après des accrochages à une trentaine de kilomètres de cette importante ville de l'est.
Les Forces républicaines ont ensuite pris la direction d'Abengourou, à 220 kilomètres de la capitale économique. Là encore, il n'y a pas eu de combat selon les habitants que nous avons pu joindre. Les forces fidèles à Laurent Gbagbo auraient quitté la ville sans un coup de feu vers le Ghana voisin.
Sur le front ouest, les forces pro-Ouattara ont aussi revendiqué la prise de Duékoué
Une prise stratégique : la ville est un carrefour qui mène à l'est vers Yamoussoukro, la capitale politique, et au sud vers San Pedro, le plus grand port d'exportation de cacao du monde. Selon nos informations, les combats de Duékoué ont été très violents. De nombreux habitants se seraient réfugiés dans la mission catholique de la ville.
Autre prise symbolique pour les Forces républicaines, la ville de Daloa, au cœur du pays Bété, la région natale de Laurent Gbagbo. Reste à savoir si le camp du président sortant va lancer une contre offensive.
Dans la soirée de mardi, le gouvernement de Laurent Gbagbo a appelé à un cessez-le-feu et à l'ouverture du dialogue avec le camp adverse. « Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture du dialogue sous la médiation du Haut représentant de l'Union africaine (UA) », a déclaré le porte-parole du président sortant. « Faute de quoi, nous utiliserons notre droit à la légitime de défense », a prévenu Ahoua don Mello. Car selon lui : « les rebelles n'ont pas le monopole de la violence ».
Le camp Ouattara, dans un communiqué publié ce mardi 29 mars, a justifié cette attaque globale en estimant que « toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite [à l'élection présidentielle] sont épuisées ».
« Bavure » des forces pro-Ouattara à Duékoué
La mission de l'ONU dans le pays accuse les forces pro-Ouattara d'avoir tiré sur un de leurs hélicoptères. L'appareil effectuait un vol de reconnaissance après les violents combats de lundi. Pour le porte-parole de l'Onuci Hamadoun Touré, cela constitue un « crime de guerre ».
De leur côté, les Forces républicaines ont démenti avoir tiré sur cet hélicoptère, par la voix de leur porte-parole militaire, Seydou Ouattara.
Sur le plan humanitaire, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés se prépare à l'arrivée d'un grand nombre de réfugiés ivoiriens au Ghana si la situation à Abidjan devait encore s'aggraver.