Avec notre envoyée spéciale à Djerba,
« Les gens qui viennent à l’aéroport devraient normalement être directement évacués, explique Marwane Beltaïef volontaire à l’aéroport de Djerba. Mais parfois il y en a qui reste plusieurs jours, on essaie de faire avec, on les laisse dormir ici ».
Youssef est Egyptien et fait partie de ceux qui ont passé trois nuits dans le camp installé à l’aéroport. Je suis sûr de partir, dit Youssef, qui fait la queue sous le soleil à 500 m du hall des départs car l’aéroport est bondé. Assis, allongés, ou dans une file d’attente, ils sont des centaines dans le hall, regroupés par pays, comme ces Vietnamiens, vêtus du gilet jaune de leur entreprise, qui s’apprêtent à prendre l’avion de Vietnam Airlines qui vient d’atterrir.
Un spectacle inédit à l’aéroport de Djerba pour Oussem, un passager. « On a jamais vu autant de monde même en pleine saison estivale à l’aéroport de Djerba. J’ai jamais vu autant de communautés et ce qui m’impressionne, c’est l’organisation ».
Effectivement malgré la foule, c’est loin d’être la panique. Russelkane patiente derrière une barrière. Il est originaire du Bangladesh, et heureux de partir. « Je ne sais pas à quelle heure est mon vol. Mais je vais rentrer au Bangladesh et je suis très content. Nous sommes très contents. Cet aéroport est très beau. La Libye, ce n’est pas bien. Ce n’est pas un bon pays, il y a beaucoup de problèmes ».
Même s’ils sont tirés d’affaires, les réfugiés racontent toujours les mêmes histoires, celles de leurs derniers jours en Libye, lorsqu’ils ont été harcelés et dépouillés.