Avec notre envoyé spécial à Benghazi
Les insurgés concèdent s’être retirés de Ben Jaouad, dont ils avaient pris le contrôle hier, samedi 5 mars. Ils déclarent avoir été pris en embuscade et avoir essuyé des tirs à l’arme lourde. Ils expliquent qu’ils sont dans l’impossibilité de répliquer car les miliciens de Kadhafi se cachent entre les familles donc parmi des civils.
Un journaliste de France 24 qui a été atteint d’une balle à la jambe, il est légèrement blessé, a confirmé que la localité de Ben Jaouad, à moins de 100 km à l’est de Syrte, avait été reprise par les hommes de Kadhafi. Les insurgés se sont repliés sur Ras Lanouf, plus à l’est, cette ville qui abrite un important terminal de pipelines.
Un habitant de Misrata signalait par ailleurs ce dimanche matin une contre-offensive à l’arme lourde dans cette ville située à l’ouest de Syrte. De toute évidence, les hommes de Mouammar Kadhafi tentent de reprendre la main. Ils n’ont cessé de reculer depuis mercredi. Les insurgés à partir de Ben Jaouad étaient en mesure de poursuivre leur offensive sur Syrte, la ville natale de Kadhafi qui aussi est l’un des derniers verrous contrôlant l’accès à Tripoli. C’est cette progression que Kadhafi essaye d’enrayer aujourd’hui.
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Pour la France, une intervention militaire aurait des « effets négatifs »
Toujours à propos de la Libye, Alain Juppé le ministre français des Affaires étrangères qui était au Caire ce dimanche 6 mars 2011, a déclaré lors d'une conférence de presse que : « La France, mais aussi plusieurs de ses partenaires, ne sont pas favorables à une intervention militaire occidentale en Libye qui aurait des effets tout à fait négatifs. Dans l'hypothèse où les combats deviendraient plus sanglants, nous devons nous préparer à réagir, et c'est la raison pour laquelle nous avons accepté la programmation d'une zone d'interdiction aérienne au-dessus de la Libye », a poursuivi M. Juppé. « Pour nous, une telle intervention (la zone d'interdiction aérienne, ndlr) ne peut se concevoir bien sûr que sous un mandat des Nations unies et avec la participation de la Ligue arabe et de l'Union africaine ». « Le colonel Kadhafi et son régime pour nous se sont discrédités et doivent partir » a encore dit le ministre français.