RFI : Indochine sur les traces de ma mère raconte le destin de milliers d’orphelins vietnamiens en Afrique.
Idrissou Mora-Kpai : Nous tous, nous connaissons la signification du lieu de naissance d’une personne. Nous sommes tous nés quelque part, nous avons passé notre enfance quelque part. Nous savons ce que nous lie à ces lieux. Et quand il nous arrive à ne pas retourner à ces lieux de naissance, il y a une blessure, cela laisse des séquelles.
RFI : Dés la fin da guerre en 1954 contre le Viet-Minh, ils sont pris en charge par les Tirailleurs africains de retour chez eux. Aujourd’hui, on les appelle les Africasiens.
I. M-K. : Imaginez qu’il y a environ 60 000 soldats d’Afrique noire qui étaient présents en Indochine. C’est important le nombre d’enfants issus d’Afrique. Il n’y a pas que le Bénin. Il y a des enfants au Sénégal, en Guinée, ici au Burkina Faso, il y a des enfants au Tchad. Pour moi, l’histoire de ces enfants est liée avec cette histoire de la colonisation, de la lutte anticolonialiste et des rencontres entre le Vietnam, l’Asie et l’Afrique. Je me suis dit que c’est peut-être le moment de raconter une histoire qui est un peu ancienne ou oubliée.