Officiellement l’ex-colonel a été condamné pour trahison, il y a trois ans. Mais en réalité, cette lourde condamnation a toujours été une sorte d’énigme. Tout commence en 2007 quand le colonel, déjà à la retraite, écrit au roi pour dénoncer le manque de soutien apporté aux anciens combattants marocains de retour après des années de détention dans les camps du Front Polisario.
Au détour d’une phrase, le colonel rappelle également pourquoi à l’époque, les pilotes sont tombés aux mains des combattants du Polisario. Leurs avions, des F5, n’étaient pas équipés d’antimissiles. Le secret est connu de tous mais lors de son procès expéditif tenu à huis-clos, c’est cette phrase que le juge retient pour condamner le colonel à douze ans de prison ferme.
La famille Terhzaz lance alors une croisade médiatique et organise une série de conférences de presse. En novembre dernier, 150 députés européens adressent une lettre au roi pour lui demander de grâcier Kaddour Terhzaz. L’ambassade de France intervient également. Le colonel a la nationalité française de part sa femme. Mais tout ceci est sans succès.
Au soir du 2 mars, Terhzaz, âgé de 73 ans, aura finalement été grâcié comme le demandait sa famille. Le geste à l’évidence est politique. Qu’est-ce qui a fait changer le roi d’avis ? Les raisons de sa libération, comme son arrestation, restent pour le moment une énigme.