En Libye les combats se poursuivent autour de Brega

En Libye des combats se poursuivent ce jeudi 3 mars 2011, à l'est du pays. A Brega, les opposants ont essuyé une nouvelle attaque aérienne qui semble n'avoir fait aucune victime. La ville, que l'opposition au régime Kadhafi affirme toujours contrôler, est stratégiquement déterminante. Sa perte permettrait aux forces de Kadhafi de rallier Ajdabiya, à 70 km à l'est, et ainsi de rallier les routes vers le Sud et l'Est du pays.

Avec notre envoyé spécial à Brega

Trois bombes ont échoué dans des dunes situées à l’entrée d’un complexe pétrolier, creusant des cratères d’une dizaine de mètres de diamètre. C’était à neuf heures ce jeudi 3 mars au matin, à Brega.

Un deuxième appareil de la flotte aérienne de Kadhafi est revenu survoler la zone dans la foulée. Les forces révolutionnaires nous ont dit qu’elles avaient tenté de l’abattre à l’aide de mitrailleuses anti-aériennes, mais sans succès.

Les salariés de la compagnie pétrolière travaillant dans le complexe vont gagner Benghazi avec leurs familles dans les plus brefs délais suite à cette attaque.

Mercredi 2 mars, déjà, la localité de Brega avait été la cible d’attaques aériennes et terrestres. De violents affrontements avaient en effet éclaté entre les opposants et les forces spéciales de Kadhafi, qui ont essayé de prendre le contrôle de la compagnie pétrolière. Elles étaient à bord de soixante-dix Land Cruisers. Des jeunes révolutionnaires, appuyés dans un deuxième temps par l’armée dissidente, les ont repoussés à l’université où les combats se sont poursuivis.

Les cratères et les impacts de balles étaient visibles à l’entrée de l’université et plusieurs témoins affirment que les forces de Kadhafi ont kidnappé des civils pour en faire des boucliers humains lors des affrontements.

Les ouvriers du groupe pétrolier sont inquiets car plusieurs de leurs collègues ont disparu. Des soldats de l’armée régulière nous ont par ailleurs confirmé la présence de mercenaires parmi les forces de Kadhafi.

Une ligne de front mouvante

Les forces révolutionnaires affirment avoir gagné une trentaine de kilomètres. Le dernier check point de la zone libre, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la localité de Brega, est tenu par des groupes armés de fortune, peu organisés, peu concentrés, pas vraiment formés au maniement d’armes légères et moyennes.

Ce check point a été mis en place hier, suite aux affrontements, à quelques kilomètres de Brega, près de la ville d’Aguella qui, elle, est aux mains des forces loyales à Kadhafi.

Ce point de contrôle est également à quelques encablures seulement des réservoirs de pétrole, face à une autre entrée du complexe pétrolier de Brega. Ce matin, des militaires de l’armée régulière ont distribué des casques et des lampes-torches aux jeunes qui veulent se battre.

Ils montrent fièrement leurs grenades artisanales, des cocktails Molotov... D’autres check points, plus proches de Benghazi, sont en revanche mieux gardés par des dizaines d'hommes armés, qui ont disposé des caisses de minutions pour gros calibres, des roquettes et des 22 long rifle dans des guérites.

Les forces révolutionnaires anticipent visiblement de nouvelles manœuvres hostiles des soldats de Kadhafi, dans les territoires libres de la Libye.
 

 

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