Avec nos envoyés spéciaux à Abidjan,
Dembélé Alséni, porte-parole du collectif des journaux libres ou proches du RHDP explique les raisons de cette mesure :
« Nous avons pris cette décision malgré notre devoir d’information des Ivoiriens parce que la situation sécuritaire et les conditions de travail étaient devenues intenables. Depuis plus de deux semaines, les journalistes exerçant dans nos titres et les responsables de nos quotidiens sont convoqués à la brigade criminelle par le procureur de la République, soumis à des interrogatoires serrés par rapport à leur ligne éditoriale du traitement de l’information et particulièrement leur prise de position pour le candidat élu le 28 novembre et déclaré président de la République par la Commission électorale indépendante. Ajoutant à cela, les forces de l’ordre, proches de Laurent Gbagbo, soumettent les agents de nos entreprises à des sévices corporels, détention, et nous déplorons même à ce jour, l’enlèvement d’un agent du quotidien Nord-Sud. Et tout cela fait que le climat de travail aujourd’hui ne nous permet pas d’exister et de faire notre travail dans la sérénit é».
De son côté, Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication de Laurent Gbagbo dément toute entrave à la liberté de la presse :
« Le gouvernement ne sent pas concerné par les motivations qu’ils expriment. Cependant, nous prenons acte de leur décision et que nous respectons. Quant à la liberté de presse, nous sommes dans un pays de liberté, nous respectons donc leur choix et leur décision. Ce que nous avons dit et que nous répétons, c’est qu’en Côte d’Ivoire comme dans tous les pays démocratiques, il existe des lois et ce que nous avons toujours rappelé aux entreprises de presse, aux journalistes, c’est le respect des lois, le respect de l’éthique et le respect de la déontologie. Et nous avons toujours ajouté que tous les journaux qui respectent nos lois sur la presse, qui respectent la Constitution ivoirienne, n’ont aucun problème. Donc jusqu’à présent, nous n’avons posé aucun acte en dehors des lois ».