La communauté internationale a commencé à rapatrier ses ressortissants qui étaient en Libye. Deux navires turcs ont quitté tôt ce matin Benghazi la deuxième ville de Libye avec trois mille ressortissants à bord. La Chine a annoncé aussi l'évacuation essentiellement maritime de ses quelque 33 mille nationaux coincés par les violences meurtrières. Le département d'Etat américain a annoncé hier soir avoir affrété un ferry. Londres va dépêcher un vol charter et un bateau de la marine royale, enfin deux appareils militaires français se sont posés à Roissy il y a un peu plus de quatre heures avec à leur bord près de 500 ressortissants français. Ils ont dit qu'ils étaient fatigués, choqués et stressés à leur arrivée en France.
A l’aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle ce 23 février matin, des enfants drapés dans des couvertures de survie débarquent dans les bras de leurs parents. Visiblement épuisés après ce long voyage ces français rapatriés par le Quai d'Orsay se sentent soulagés d'être à Paris. Le départ de Libye a été précipité comme le souligne Nathalie. « On nous a dit : Faut y aller. Voilà, c’est parti… Prenez les valises, et voilà ». A l'aéroport de Tripoli les passagers racontent, comme Pierre, la grande pagaille mais saluent le travail des autorités françaises sur place.
Ces Français disent ne pas avoir vu de blessés ou de morts à Tripoli, ni entendus de bombardements. Christophe est instituteur à Tripoli et a observé à la lettre les consignes de l'ambassade de France.
Un troisième avion militaire doit rejoindre prochainement la Libye pour rapatrier les derniers ressortissants Français candidats au départ. Bernard Valéro porte-parole du ministère français des Affaires étrangères recommande Français encore présents en Libye beaucoup de prudence.
Plus de 10 000 Egyptiens ont déjà franchi la frontière
Une goutte d’eau par rapport aux centaines de milliers d’habitants de la Vallée du Nil qui vivent ou travaillent en Libye. Ils racontent les spectacles d’horreur dont ils ont été témoins. « Des cadavres et des blessés restés des heures dans la rue avant que l’on commence à s’en occuper ». Mais leur plus grande terreur reste les escadrons de la mort formés selon eux de mercenaires africains qui tuent à l’aveugle. A Salloum, une trop petite ville pour ce flot humain qui ne cesse de gonfler, l’armée a prévu un pont routier composé de dizaines de bus militaires. Elle a aussi réquisitionné les bus d’une compagnie étatique de transport. Les réfugiés sont transportés gratuitement vers Marsa Matrouh où des trains les attendent.
Les militaires ont aussi construit à Salloum deux hôpitaux de campagne pour soigner les blessés qui franchiraient la frontière. Un camp de tentes a aussi été monté en prévision d’un exode massif qui dépasserait les capacités de la route. L’armée égyptienne est la seule à tenir la frontière avec la disparition des services d’ordre libyens. Elle a reçu des renforts et projette d’organiser des convois de bus jusqu’à la ville de Benghazi.