Les exactions perpétrées envers les journalistes au Caire vont de paire avec une rumeur qui les accuse de participer à la désagrégation du régime de Hosni Moubarak. Sous-entendu, la médiatisation des affrontements déplait à certains éléments proches du pouvoir.
L’essentiel des violences commises contre la presse ont été le fait d’individus apparentés aux pro-Moubarak. Toutefois, certains opposants au raïs ont également fait preuve d’une grande nervosité vis-à-vis des reporters présents place Tahrir. Les anti-Moubarak ont par exemple reproché à des journalistes d’avoir communiqué des « informations stratégiques » en révélant le nombre d'opposants barricadés.
Un journaliste grec battu par des manifestants avec des clubs de golf
Mais la liste des journalistes battus, arrêtés et menacés par les pro-Moubarak donne le vertige : trois journalistes de la télévision publique polonaise TVP interpellés par la police, le journaliste vedette de CNN, Anderson Cooper, molesté au vu et au su de soldats qui n’ont pas daigné intervenir, un journaliste grec battu par des manifestants avec des clubs de golf, le correspondant de la chaîne danoise TV2, Steffen Jensen, roué de coups, deux journalistes de la chaîne russe Zvezda, arrêtés et incarcérés dans un service du contre-espionnage militaire…
On est également sans nouvelles de plusieurs journalistes : Wissam Charaf (Arte), aurait été arrêté par l'armée égyptienne, le suédois Bert Sundstroem (SVT) n’a pas donné de nouvelles depuis plus de 24h et le journal belge Le Soir reste aussi sans nouvelles de son reporter Serge Dumont.
De nombreux journalistes ont été contraints de rester enfermés dans leur chambre d’hôtel ce jeudi pour effectuer leur travail. En fin de journée, plusieurs médias européens ont décidé de rapatrier leurs envoyés spéciaux.
- La cellule d'urgence de l'ambassade de France au Caire peut être jointe au :
00 202 35 67 33 44