Les Algérois n’ont pas répondu à l’appel du parti de Saïd Sadi, le RCD, Rassemblement pour la culture et la démocratie. L’interdiction de la marche a bien sûr pesé. Des militants, venus de Kabylie, ont certes été refoulés par des barrages filtrants, mais la place du 1er mai, point de départ de cette manifestation est restée cruellement vide. Il est vrai qu’un nombre impressionnant de forces anti-émeute s’y étaient déployées, et personne n’a essayé de forcer ce mur.
Cela était prévisible, estiment de nombreux Algérois. Plus critiques et plus radicaux, des militants du FFS, Front des forces socialistes, formation rivale, jugent que le RCD a voulu exploiter la détresse des émeutiers algériens et s’accrocher au train tunisien.
Sans arrimage politique, d’autres Algériens reprochent simplement au chef du RCD ses liens avec le patron des services de renseignement, liens révélés par WikiLeaks.
Enfin, indépendamment de la main de fer des autorités, et du buzz médiatique réalisé le 21 janvier, cette formation semble bien en perte de vitesse. A peine trois cents militants et sympathisants sont venus devant le siège algérois du parti. Leur leader Saïd Sadi, promet toutefois, que « d’autres initiatives seront annoncées avec d’autres partenaires », sans donner de précision.