C’est une première dans l’histoire des relations entre la France et son ancienne colonie ivoirienne. Jamais, en effet, il n’avait été mis ainsi fin à l’accréditation de l’ambassadeur de France à Abidjan.
L’incident précédent, d’une moindre ampleur il est vrai, remonte à fin 2002, quand le président Laurent Gbagbo avait demandé et obtenu le rappel de l’ambassadeur Renaud Vignal, remplacé aussitôt par Gildas Le Lidec.
Cette fois-ci, il s’agit d’une mesure de représailles qui vise à retirer son accréditation à l’actuel ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Jean-Marc Simon.
Selon une source diplomatique à Abidjan, la décision du gouvernement Gbagbo a été la conséquence d’une autre décision, prise, celle-ci, samedi matin par Paris, de donner trois jours à l’ambassadeur ivoirien en France Pierre Kipré pour quitter le pays. Le professeur Kipré avait été nommé par Laurent Gbagbo. Or Alassane Ouattara a nommé le journaliste Ali Coulibaly ambassadeur à Paris.
Pour autant, il ne s’agit pas d’une rupture des relations diplomatiques. Le gouvernement Gbagbo reconnaît toujours la légitimité de l’ambassade de France à Abidjan même si la France ne reconnaît pas le gouvernement Gbagbo.
Le ministère français des Affaires étrangères juge « nulle, non avenue, et sans effet juridique » cette décision à l’encontre de Jean-Marc Simon à qui le gouvernement Gbagbo demande de plier bagages dans un délai non précisé.