Pour les Algérois, ce déplacement d’Ali Belhadj sur les lieux de l’agitation sociale à Bab el Oued, lors des émeutes, au début du mois de janvier, était un évènement banal. L’ex-dirigeant islamiste a en effet habitué les Algérois à des déplacements sur le théâtre d’évènements inhabituels, comme s’il voulait prendre date et marquer sa présence.
Souvent, il était interpellé, ou, invité à rentrer chez lui par les services de sécurité. A quelques reprises, d’ailleurs, il a été entendu par la police puis libéré. Cette fois ci, son déplacement à Bab el Oued lui coûte une inculpation pour appel à la rébellion armée et atteinte à la sécurité de l’Etat, ce qui risque de lui valoir jusqu’à quinze ans de prison.
Cette inculpation de l’ex-dirigeant du parti islamiste FIS, plusieurs jours après le retour au calme dans le pays, a surpris plusieurs observateurs. Elle sonne comme un avertissement au parti RCD, Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui appelle à une marche interdite, samedi prochain dans la capitale, sous le slogan « pour la dignité, la justice et la liberté».