Côte d'Ivoire : la voie diplomatique peine à porter ses fruits

Afin de permettre une sortie en douceur de Laurent Gbagbo, la communauté internationale s'accorde à privilégier la voie diplomatique. Seulement, depuis un mois et demi, les émissaires africains se succèdent à Abidjan pour repartir toujours sur un même constat d'échec.

Tous les pays n'ont pas la même lecture de la crise ivoirienne mais tous s'entendent sur un point : il faut tout faire pour éviter une intervention militaire à l'issue incertaine. Laurent Gbagbo profite de cette réticence et, en revêtant la tenue du résistant africain au diktat étranger, il est même arrivé à provoquer quelques fissures au sein de la communauté internationale.

Parmi ses proches voisins, il ne dispose d'aucun allié indéfectible de poids mais, en Afrique, l'Angola lui a réitéré son soutien et plusieurs pays s'en tiennent à une prudente réserve. Au Conseil de sécurité des nations unies, par crainte de voir l'ONU s'immiscer désormais dans les affaires intérieures d'un pays, la Russie se montre bienveillante à son égard.

Conscient que le temps joue contre lui et que son rival dispose encore de fonds pour payer les fonctionnaires, Alassane Ouattara se trouve face à un dilemme. D'une part, il ne croit plus à une solution diplomatique pour évincer Laurent Gbagbo mais de l'autre il tient à éviter une confrontation armée qui pourrait s'avérer sanglante. Dans ces conditions, il entend resserrer les mailles du filet économique lancé sur le pouvoir en place. Pour cela, Guillaume Soro sera cette fin de semaine au Mali pour le sommet de l'Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine).

Enfin, pour assoir sa stature de chef d'Etat et être publiquement adoubé par ses pairs, Alassane Ouattara pourrait se rendre la semaine prochaine à Addis Abeba au sommet de l'Union africaine.

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