La Haute Cour militaire rwandaise a eu la main moins lourde par rapport aux peines requises il y a douze jours. 24 ans au lieu des 35 demandés pour l'ancien chef d'etat major, le général Faustin Kayumba Nyamwasa et pour l’ancien chef de cabinet du président Kagamé, le major Théogène Rudasingwa. 20 ans au lieu des 30 requis pour l’ancien chef des renseignements extérieurs, le colonel Patrick Karegeya et l’ancien procureur général Gérald Gahima.
Les quatre anciens proches de l’homme fort de Kigali, ont été condamnés pour « troubles à l’ordre public, atteinte à la sécurité de l’Etat, injures et diffamation, sectarisme et association de malfaiteurs ». Tous sont exilés aujourd’hui en Afrique du Sud.
Selon l’un des quatre condamnés par contumace, le régime de Paul Kagamé veut impressionner et intimider l’opposition, museler tous ceux qui sont tentés de le critiquer. Dans un document publié en septembre dernier, les quatre anciens proches de Kagamé ont dressé un bilan très négatif des libertés dans leur pays depuis 1994. Et ils ont dénoncé « un gouvernement minoritaire aussi répressif qu'irresponsable ». L’entourage du président Kagamé avait répliqué en disant qu’aucun des quatre n’avait « le minimum d’intégrité ou l’autorité morale requise pour critiquer le gouvernement ».