Coiffé de son habituel chapeau noir à larges bords, Salva Kiir s’est d’abord recueilli quelques instants sur la tombe de John Garang, le leader de la rébellion sudiste décédé quelques mois après avoir signé, en janvier 2005, l’accord de paix avec le régime de Khartoum. Salva Kiir a déposé son bulletin dans l’urne sous les applaudissements. «C’est le moment historique qu’attendait le Sud-Soudan ! » a-t-il déclaré tout sourire avant de s’adresser aux forces de l’ordre pour qu’elles assurent la sécurité de ce scrutin référendaire. Le vote du président sudiste ne fait aucun doute puisqu’il a lui-même annoncé qu’il choisissait la sécession.
Une forte affluence devant les bureaux de vote
Au Mémorial John Garang, la file des électeurs court sur près de 800 mètres, peut-être même un kilomètre. Les files sont organisées avec les hommes d’un côté et les femmes de l’autre.
Dans un autre quartier, les électeurs étaient déjà présents une heure au moins avant l’ouverture des bureaux de vote. Beaucoup sont d’ailleurs venus avec leur chaise en prévision d’une longue attente. Tous ont le sourire : le premier jour c’est le rush explique un votant, il faut s’organiser.
Des policiers en treillis jaune et marron veillent au bon déroulement du scrutin.
Tous ces Soudanais expliquent qu’ils attendent ce référendum sur l’indépendance depuis 45 ans. Le divorce avec le Nord semble bel et bien consommé. L’enjeu du scrutin n’est pas son résultat car tous les pronostics donnent la sécession gagnante mais le taux de participation et les conditions dans lesquelles se déroulera le vote.