Fin du mandat de la mission de l'ONU au Tchad

Le mandat de la Minurcat a officiellement pris fin à minuit, le 31 décembre. Les autorités tchadiennes avaient demandé le non-renouvellement de la Mission des Nations unies en République Centrafricaine et au Tchad. C'est en mars 2009, que la Minurcat avait pris le relais de l'opération Eufor Tchad/ RCA, pour prendre en charge la formation du DIS, le Détachement Intégré de Sécurité, de la police tchadienne.

Selon le représentant spécial du président tchadien auprès de la Minurcat, le général de corps d’armée, Oki Dagache tout le monde est parti à l’exception d’une équipe de liquidation chargée de convoyer le reste du matériel.

« Le mandat de la Minurcat au Tchad a officiellement pris fin. Les casques bleus sont partis depuis le 15 décembre dernier ainsi que les civils », explique général Dagache . Il ajoute : « Cependant à la date d’aujourd’hui, il reste encore une équipe d’une centaine de personnes, du personnel civil de la Minurcat, du génie et de la logistique, qui feront partie de l’équipe de liquidation. Ils vont donc rester un à deux mois pour convoyer le reste de leur matériel et régler un certain nombre de problèmes administratifs. Cette équipe qui n’a ni mandat ni autre mission que de convoyer le restant de leur matériel quittera les lieux définitivement à la fin février ».

L'impact du retrait de la Minurcat sur l'aide humanitaire dans la région

C'est en mars 2009, que la Minurcat avait pris le relais de l'opération Eufor Tchad / RCA. Les traditionnels contributeurs des forces des Nations unies avaient alors progressivement remplacés les troupes européennes, qui avaient fourni l'essentiel de l'effort logistique. La Minurcat n'a jamais réussi à rassembler les 5 200 soldats annoncés, mais c'est elle, qui avait en charge la formation des DIS, les Détachements intégrés de sécurité, de la police tchadienne.

Si sur le terrain les travailleurs humanitaires, affirment qu'il est trop tôt pour tirer un bilan du travail accompli par la mission onusienne, ils laissent entendre que le retrait de la Minurcat ne devrait pas avoir un impact trop important sur la situation sécuritaire. « Ils patrouillaient peu, et restaient le plus souvent dans leur base », affirme une source humanitaire joint par RFI, à Ndjamena.

En revanche, beaucoup se demandent ce que vont devenir les éléments des DIS, les Détachements Intégrés de Sécurité, chargés de protéger les réfugiés et les humanitaires. Qui va les former et avec quel argent ? Il faudra trouver pas moins de 20 millions de dollars.

Qui remplacera la Minurcat ?

« En attendant, affirme un travailleur humanitaire préférant garder l'anonymat, la situation sécuritaire s'est stabilisée dans l'Est. On s'attendait à une reprises des incidents après la saison des pluies en septembre, mais cela n'a pas eu lieu. Les patrouilles de la force mixte à la frontière entre le Tchad et le Soudan ont montré une certaine efficacité », reconnaît-il avant de conclure : « en fait, les incidents sont plus rares, mais beaucoup plus violents depuis un an et demi ».

Qu'en serait-il demain ? Selon lui, « le départ de la Minurcat pourrait attiser les convoitises de beaucoup cherchant à récupérer la manne du marché de la sécurité dans une région où opèrent des dizaines d'organisations humanitaires et où vivent toujours prés de 450 000 réfugiés et déplacés ».

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