« Ivoiriens des villes, Ivoiriens des campagnes, quelque soit votre profession ou votre rang dans la société n’obéissez plus au gouvernement de Laurent Gbagbo, mobilisez vous, manifestez. » Voila en substance le message adressé aujourd’hui par Guillaume Soro depuis l’hôtel du Golf.
Le premier ministre d’Alassane Ouattara reprend dans les grandes lignes des déclarations faites précédemment et laisse toujours planer certaines ambiguïtés. Par exemple, les fonctionnaires doivent-ils se rendre sur leur lieu de travail après ce communiqué ? « Volontairement, nous ne répondons pas à cette question. A chacun de se déterminer comme il l’entend », explique un membre de ce gouvernement qui laisse entendre que l’objectif est de paralyser le pays.
Pour cela, Guillaume Soro appelle également les Ivoiriens à poursuivre les manifestations. « Il y aura sûrement des répressions mais les gens sont tués chez eux alors autant qu’ils sortent pour faire entendre leur voix », concède un ministre d’Alassane Ouattara. Selon lui, près de 200 personnes sont mortes depuis l’élection contestée du 28 novembre.
Enfin concernant l’appel répété au ralliement des forces de défense et de sécurité, ce ministre admet que c’est un travail de longue haleine. « Nous savions que l’édifice n’allait pas s’écrouler en un jour mais, dit-il les ralliements augmentent de jour en jour ». Une affirmation qui jusque-là reste à prouver.
Les menaces se font de plus en plus pressantes
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a prévenu mardi qu'il engagerait des poursuites en cas d'attaque contre les forces des Nations unies présentes en Côte d'Ivoire, dans un entretien à la télévision France 24. « Je veux être clair: les soldats des Nations unies sont des forces de maintien de la paix. Ils ne peuvent pas être atteints », a déclaré Luis Moreno-Ocampo, qui s'est déclaré « très inquiet » de la situation en Côte d'Ivoire. « Toute attaque contre les Casques bleus constitue un crime qui tombe sous le ressort de la juridiction de la CPI », a-t-il précisé.
Par ailleurs la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a annoncé mardi la tenue vendredi à Abuja (Nigeria) d'un sommet extraordinaire sur la Côte d'Ivoire après avoir déjà suspendu le pays de ses rangs et demandé au président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Le 7 décembre, la Cédéao avait déjà demandé solennellement, à l'issue d'un sommet d'urgence, au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo de « rendre le pouvoir sans délai » en se soumettant aux résultats de la présidentielle certifiés par l'ONU et qui concluent à la victoire d'Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle du 28 novembre.