Avec notre correspondant à Dakar, Laurent Correau
La musique du chevalier de Saint-George au théâtre Sorano : Saint-George un compositeur métis qui a réussi à percer dans la société française du XVIIIe siècle. Alain Guédé nous présente ce musicien talentueux et méconnu :
« Le chevalier de Saint-George est le fils d’une esclave sénégalaise et d’un grand planteur qui s’est installé en Guadeloupe. Nanon sa mère a été raflée au Sénégal au début des années 1730, et transportée dans les conditions que l‘on sait jusqu’en Guadeloupe. »
« Son père a ramené la femme et l’enfant en France, fortune faite. Il a donné à l’enfant une éducation qui a pu lui permettre d’exprimer la totalité de ses talents, et d’en faire à l’époque le compositeur et le musicien le plus connu de France. »
Saint-George laisse à la postérité 215 œuvres, mais il a dû faire face à une société partagée à l’époque sur son talent, en raison de sa couleur de peau comme l’explique Alain Guédé.
« Au départ, la reine Marie-Antoinette, avant de l’humilier précisément parce qu’il est noir, le reçoit comme un musicien de génie. Beaucoup de critiques le considèrent comme tel, notamment les grands de son temps comme Haydn. Et puis, vous avez des gens qui le critiquent, le vilipendent, ça montre bien les préjugés de l’époque .»
Saint-George persiste. C’est un travailleur acharné, il obtient la reconnaissance de ses contemporains. C’est pour contribuer à lui rendre sa place qu’un concert a été organisé en son honneur dans la capitale sénégalaise.