Contrairement à son prédécesseur Louis Michel à la tête de la diplomatie belge, Karel De Gucht a toujours critiqué la corruption des élites congolaises. Et comme il affectionne peu le langage diplomatique, il a souvent estimé qu’il n’y avait pas d’interlocuteur valable au Congo.
En octobre 2004, trois mois à peine après sa nomination comme ministre des Affaires étrangères, Karel de Gucht déclare au retour d’un voyage à Kinshasa, « je n’ai pas rencontré d’homme d’Etat au Congo ». Lors d’une autre visite sur la rive gauche du Congo en avril 2008, toujours en sa qualité de chef de la diplomatie belge, il remet une nouvelle fois en cause la capacité des dirigeants congolais à bien gérer le pays.
Devenu entretemps commissaire européen, Karel De Gucht qualifie, en décembre 2009, ce qui se passe au Congo de « drame inconcevable ». Devant le Parlement européen, il dénonce « l’énorme gâchis qu’est devenue la RDC, un pays où presque tout est à refaire, à commencer par la reconstruction de l’Etat, dont l’absence est au cœur du problème ».
C’est à la suite ces propos que les autorités congolaises déclarent, en janvier dernier, Karel De Gucht « persona non grata ». Sa disgrâce auprès de Joseph Kabila n’aura finalement duré que moins d’un an.