Radiation de fonctionnaires «fantômes» au Gabon

Plus de 700 fonctionnaires fictifs vont être radiés de la fonction publique par décision du gouvernement gabonais à la suite d’une opération de recensement des agents de l’Etat lancée il y a plusieurs mois. Les résultats d’un audit sur ces irrégularités ont été publiés jeudi 11 novembre 2010 à Libreville.

Le président gabonais avait promis un toilettage du fichier des fonctionnaires. Ali Bongo Ondimba avait lancé, à cet effet, un audit de la fonction publique pour démasquer les « fantômes ». Les premières conclusions de l’audit sont tombées jeudi 11 novembre 2010. Tout y passe : faux fonctionnaires, faux diplômes, faux contrats…

L’audit a révélé des cas insolites. 707 fonctionnaires n’ont jamais répondu à l’appel. Le gouvernement a décidé de les licencier. D’autres ont produit de faux diplômes, de fausses attestations de nomination, de faux décrets d’intégration ou de faux actes de naissance. Environ 2 500 fonctionnaires sont concernés. Leur radiation permettra à l’Etat de réaliser 10 milliards de francs CFA (plus de 15 millions d’euros) d’économies par an.

« Pour avoir volé l’Etat, ils seront tous punis », a promis le ministre de la Fonction publique, Blaise Louembé, lors d’un entretien à RFI. Il a ajouté que tous les fonctionnaires épinglés seront obligés de rembourser les sommes indûment perçues. « Les poursuites administratives vont être publiées pour les agents complices, et tous les agents qui ont perçu des fonds à tort vont être poursuivis dans la cour spéciale criminelle », a-t-il souligné.

Pour l’Union des syndicats des agents du secteur public (USAP), principal syndicat des fonctionnaires gabonais, « c’est un pétard mouillé, le grand déballage n’a pas eu lieu ». Fridolin Mvé Messa, son président, réclame « la publication de la liste des voleurs épinglés ». Il ajoute : « Nous voulons voir la liste des personnes concernées. S’agit-il des personnes qui avaient deux ou trois postes budgétaires, qui touchaient indûment l’argent de l’Etat ? »

Un audit pareil avait été commandé sous le régime de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, mais personne n’avait été sanctionnée. 

Partager :