Les victimes congolaises du massacre de Kilwa demandent réparation à la justice canadienne

Une coalition d’ONG a déposé mardi 9 novembre 2010 une demande de recours collectif contre la compagnie minière canadienne Anvil Mining qu’elles accusent d’avoir appuyé le massacre de Kilwa (Katanga) commis par les militaires en République démocratique du Congo en 2004. Trois de ses employés avaient été acquittés devant un tribunal militaire en RDC, lors d’un procès que la commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Louise Harbour avait qualifié de « parodie de justice ». C’est un tribunal civil du Québec, une province du Canada, qui va accepter ou refuser la tenue de cette nouvelle poursuite judiciaire.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Un cabinet d’avocats de Montréal, au Québec, veut obtenir d’Anvil Mining des compensations monétaires pour les victimes du massacre de Kilwa et leurs proches. L’Association canadienne contre l’impunité espère obtenir justice au Canada, car les civils ont été laissés pour compte en RDC. Ticia Feeney de l’ONG Rights and Accountability in development rappelle les traumatismes qu’ils ont subis en 2004 :
« ils avaient peur du commandant… des exécutions sommaires, des tortures, des détentions arbitraire. »

Pour l’instant, la compagnie minière canadienne refuse de commenter l’éventuel recours collectif qu’elle pourrait subir. À Montréal, Jean-Moïse Djoli, de l’Association des juristes congolais, espère qu’à l’avenir les entreprises minières du Canada vont respecter davantage les droits humains dans les pays dont elles exploitent les ressources. Pour lui, «les entreprises canadiennes vont avoir des comptes à rendre ici. La société civile, les ONG sont là pour les surveiller

Le gouvernement canadien n’a pas pris position pour l’instant dans cette affaire. Des poursuites judicaires devant un tribunal criminel ont été abandonnées, faute de pouvoir assurer la sécurité des enquêteurs canadiens en RDC.

Partager :