L’urne qui contenait les procès verbaux a été renversée ce matin sur une table du bâtiment communal de Matoto et les enveloppes plastifiées ont été recomptées une à une. 470 bureaux de vote pour la commune. Normalement autant de procès verbaux, qui reprennent chacun le nombre d’électeurs inscrits, le nombre de votants, les bulletins nuls, etc.
Des jeunes se sont regroupés sur le bord de la route, le regard tourné vers ce bâtiment communal dont on ne sait pas très bien s’il n’est pas encore achevé ou déjà délabré. Et de loin, ils suivent tous les mouvements. « On veut surveiller pour assurer la sécurité des procès verbaux et des urnes, explique l’un d’eux. Moi j’ai passé la nuit ici. Je ne veux pas qu’on nous vole notre vote. »
Le comptage effectué, quelques procès verbaux sont introuvables. Le général Siaka Sangaré (le président de la commission électorale) qui est venu superviser les opérations, ordonne de retrouver les documents.
Son passage à la mairie de Matoto vise autant à coordonner le travail qu’à calmer la population. Hier soir, lundi, la situation était devenue tendue devant la mairie. Le délégué de l’UFDG, le parti de Celou Dalein Diallo avait en effet quitté les lieux. Les jeunes ont commencé à spéculer sur ses intentions. Il a fallu que le général Sangaré travaille une partie de la nuit pour résoudre le problème. Ce mardi matin, il a été applaudi par les jeunes à son arrivée. Des jeunes qui, semble-t-il rassurés, ont fini par quitter les lieux.