La Chine a-t-elle fourni des munitions au Soudan en violation de l'embargo de 2005 ? Ces munitions ont-elles servi contre des casques bleus de l'ONU ? Voilà les questions qui agitent actuellement l'enceinte onusienne et qui donnent lieu à une bataille autour d'un rapport présenté mercredi 20 octobre devant la commission des sanctions.
Selon ce texte les forces soudanaises utiliseraient de nombreux types de munitions chinoises contre les rebelles du Darfour. Et des douilles de fabrication chinoise ont été retrouvées après des attaques contre des casques bleus par éléments non identifiés. Le rapport n'indique pas clairement si ces munitions ont été fournies directement par Pékin, ou par des intermédiaires, mais la Chine ne veut pas être soupçonnée de violation de l'embargo sur les armes.
Les diplomates chinois ont donc tenté mercredi d'empêcher que le rapport soit débattu au niveau du Conseil de sécurité. Mais manifestement Pékin n'est pas la seule à être soupçonnée. Les experts onusiens ont en effet retrouvé des munitions israéliennes entre les mains des rebelles darfouris du MJE. Munitions qui selon Israël avaient été achetées par l’Etat tchadien.
Cela fait des mois que les experts alertent sur le fait que Khartoum contourne l'embargo. Le Soudan s'est procuré des dizaines d'avions de chasse et d'hélicoptères russes sans que cela n'émeuve quiconque.