Lundi 18 octobre, le vice-président du parti de Cellou Dalein Diallo (Union des forces démocratiques de Guinée-UFDG) avait menacé de paralyser le pays si aucune solution n’était trouvée à la crise en cours au sein de la Céni (la Commission électorale nationale indépendante). On a commencé à sentir ce mardi l’application de cette menace en banlieue de Conakry surtout où les commerces sont en grande partie fermés et où des échauffourées ont opposé sympathisants de l’UFDG et forces de l’ordre.
A Hamdallaye, des jeunes excédés sortant des ruelles envoyaient des pierres aux policiers. Des jeunes qui réclamaient, conformément à ce que demande leur parti, la nomination d’un président de la Céni neutre et consensuel. Rassemblés aux intersections du quartier, ils se dispersaient à la moindre alerte, au moindre signe annonçant une descente.
Car une fois encore, les habitants se plaignent des méthodes utilisées par les forces de l’ordre. L’un d’eux montre une douille, l’autre une blessure à la jambe. Tous deux se plaignent de l’usage de balles réelles. Un peu plus loin, un homme affirme que les forces de l’ordre sont entrées dans sa concession, ont volé des téléphones et renversé le plat de riz. Un autre parle du saccage d’une voiture.
Le bilan s'alourdit dans la capitale guinéenne. Selon des sources médicales au moins 29 personnes, dont 13 adolescents, ont été blessées ce mardi. Le président de l'Observatoire national des droits de l'homme (ONDH), Aliou Barry a accusé les forces de l'ordre d'être « entrées dans les quartiers pour y violer des femmes ».