L'affaire des deux ouvriers chrétiens accusés d'avoir cassé le jeûne durant le ramadan, a suscité une réelle émotion en Algérie. Le 21 septembre 2010, lors de la comparution des deux chrétiens devant le tribunal d'Aïn El Hammam, la population locale s'est indignée d’un tel procès, la presse en a parlé, des pétitions de soutien ont circulé, le tout, coordonné par SOS Liberté, un collectif très mobilisé depuis plusieurs années sur ces questions de liberté de pensée et de croyance.
A l'extérieur du pays, une dizaine de parlementaires européens conduits par José Bové ont signé une délibération pour dénoncer une accusation qualifiée « d'inique ». Et c'est peut-être bien cette mobilisation pacifique qui aura incité les juges à relaxer les deux hommes. C'est en tout cas le sentiment de plusieurs défenseurs des droits de l'homme algériens qui se réjouissent du verdict tout en restant très vigilants.
Pour SOS Liberté, on assiste en Algérie à une nouvelle escalade d'intolérance religieuse sous couverture officielle. « Cette relaxe est la simple reconnaissance de la liberté de culte, explique un membre de ce collectif. C'est l'interpellation et l'inculpation de ces deux chrétiens qui sont inacceptables ».
Deux autres affaires similaires sont attendues devant la justice algérienne dans les prochaines semaines.