Guinée : réactions contrastées après l’interview de Sékouba Konaté sur RFI

L'entretien accordé mercredi 29 septembre 2010 à RFI par le général Sékouba Konaté, président de la transition en Guinée,  suscite de nombreuses réactions. Ce dernier avait notamment menacé de nommer de force un civil à la tête du pays si les deux candidats au second tour de la présidentielle, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Pour Bah Ouri, le numéro 2 de l'UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), parti du candidat Cellou Dalein Diallo, cette déclaration choc est avant tout une boutade :
« C’est une boutade de sa part mais vu la légitimité du scrutin au premier tour, s’il doit le faire, il doit imposer Cellou Dalein Diallo comme président de République parce que c’est ça qui va être conforme à une certaine légitimité. Sa boutade pourrait correspondre à une certaine vision de l’indispensable stabilité du pays et que le processus démocratique puisse aller de l’avant ». 

Dans le camp de l’autre candidat, Alpha Condé, on assure vouloir faciliter la tâche du président de transition comme l’explique Kiridi Bangoura, de l'alliance Arc-en-ciel et directeur de campagne adjoint du candidat Alpha Condé :
« Nous pensons que le général Sékouba Konaté est un homme de valeur qui a fait ce qu’il a pu pour le pays jusque maintenant et nous pensons qu’il doit poursuivre cet effort. Qu’il soit agacé, cela on le comprend. Mais nous ferons de notre côté tout ce qu’il faut pour lui faciliter la tâche dans l‘intérêt supérieur de la Guinée ».

 

Au Conseil national des organisations de la société civile (CNOSOG) ont se montre plutôt inquiet après cette déclaration. Aziz Diop, secrétaire exécutif du CNOSOG déconseille à Sékouba Konaté de nommer un président civil mais lui propose de s'investir plus en avant dans la résolution de la crise et d'assumer ses responsabilités :
« C’est une réaction qui nous préoccupe (…) Je souhaite aujourd’hui qu’il puisse jouer un rôle central dans l’organisation du deuxième tour. Il n’a pas à imposer, je crois, un candidat civil parce que le peuple ne l’acceptera pas. Au jour d’aujourd’hui, il y a les organes de la transition qui doivent tous se réunir et formaliser des cas de concertation ».

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