« Le Congo est la capitale mondiale du viol », avait déclaré en avril, Margot Wallstrom, représentante de l'ONU pour la violence sexuelle dans les conflits. Pour le seul premier trimestre 2010, le HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés), parle d'au moins 1 200 femmes victimes, soit 14 viols par jour en moyenne.
Les atrocités commises autour de Walikale ne sont pas surprenantes. Au Congo, 60% des viols sont commis par des groupes armés, or la région connaît une recrudescence des attaques des rebelles FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) depuis juillet.
Selon l'Observatoire international de l'usage du viol, comme tactique de guerre, les crimes sexuels servent de récompense pour les miliciens. Programmés, ils visent aussi à détruire l'individu et sa communauté entière. Les victimes sont généralement stigmatisées, abandonnées. Les liens sociaux sont alors détruits et les individus dispersés.
La communauté internationale a plusieurs fois fait part de son indignation. En 2008, l'ONU avait officiellement qualifié les viols, d'arme de guerre. En visite dans la région l'an dernier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait décrit les viols comme le mal à l'état pur. Pourtant, le phénomène n'a pas régressé.
Cette énième visite d'un haut responsable de l'ONU changera-t-elle la donne ? Sur place, la société civile salue l'initiative, mais demande du concret. De son côté, le département paix et sécurité des Nations-unies indique que ses militaires ne peuvent pas être partout, et que c'est d'abord au Congo, Etat souverain, d'arrêter les coupables.
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