Les 25 jeunes Français qui travaillent dans l'humanitaire à l'est du Burkina Faso ont dû plier bagage pour Ouagadougou, le week-end dernier, après des menaces d'enlèvement faites par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Des menaces « graves », selon Kilimité Théodore Hien, le gouverneur de Fada N'Gourma, principale ville de l’est du pays, située à 220 kilomètres de la capitale. Par précaution, ils ont tous accepté de quitter la région immédiatement, sur les conseils des autorités françaises.
La plupart sont étudiants et élèves-infirmiers. Certains étaient venus en mission pour Scouts et Guides de France. Ils étaient en fin de séjour à Fada N'Gourma, mais ont préféré anticiper leur retour vers Ouagadougou. C'était la surprise pour ces jeunes humanitaires. Plusieurs d'entre eux ont même pris l'avion pour rentrer à Paris, lundi 16 août, selon le consul de France à Ouagadougou. Il a précisé tout de même qu'il n'y a pas eu de panique mais que ces précautions étaient nécessaires.
Ceux qui sont restés dans la capitale burkinabé sont hébergés dans les villas de plusieurs agents du consulat et de l'ambassade. Pour l'instant, ils ont décidé de poursuivre leur mission ailleurs.
C'est le Quai d'Orsay, inquiet de la situation pour ces jeunes, qui a été directement informé de ces « menaces terroristes aggravées ». Ces menaces ont été proférées par AQMI, donc à prendre au sérieux pour les autorités. Fin juillet, on sait que le réseau terroriste a revendiqué l'exécution du Français Michel Germaneau et l'enlèvement de plusieurs Occidentaux, notamment deux Espagnols retenus par ce réseau islamiste depuis novembre dernier.
Il faut savoir que ces menaces terroristes sont nouvelles dans l'est du Burkina. Habituellement c'est le nord du pays qui est confronté à ce genre de dangers. Fada N'Gourma faisait partie, jusqu'à présent, des zones non-dangereuses répertoriées sur le site du Quai d'Orsay.