La police sud-africaine reçoit les diamants donnés à Naomi Campbell

La police sud-africaine a en sa possession les trois petits diamants bruts que le top model Naomi Campbell pense avoir reçu de la part de Charles Taylor en 1997. C'est un ami du mannequin, Jeremy Ratcliffe, qui après les avoir gardés pendant des années, les a remis récemment à la police. Naomi Campbell était venue s'expliquer sur cet embarrassant cadeau, hier jeudi 05 août, à la Haye devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone qui juge l'ancien président libérien. Charles Taylor est accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Pour l'accusation, ces diamants sont les diamants du sang, les diamants donnés à Charles Taylor par les rebelles du RUF en échange d'armes et de munitions.

Avec notre bureau de Bruxelles,

A l’époque du dîner de charité chez Nelson Mandela où Naomi Campbell a rencontré Charles Taylor en septembre 97, Jeremy Ratcliffe dirigeait le fonds pour l’enfance créé par le président sud-africain, le Fonds d'aide à l'enfance de Nelson Mandela (NMCF).

Le top model lui avait donné les trois diamants bruts pour qu’il en fasse bon usage. Apparemment un peu plus au courant qu’elle des problèmes que posent les diamants d’origine inconnue, Jeremy Ratcliffe affirme avoir décidé de les garder pour ne pas impliquer l’association caritative dans des activités illégales. Cela devrait en tout cas asseoir aux yeux des juges la crédibilité du témoignage de Naomi Campbell. Si elle a dit la vérité sur Jeremy Ratcliffe, elle a peut-être dit aussi la vérité sur le fait qu’elle ignore qui lui a donné les diamants.

On peut désormais attendre des indications sur leur origine car la police criminelle sud-africaine les a confiés à des experts diamantaires pour établir leur provenance. S’ils ont été extraits de mines sud-africaines, l’affaire s’arrête là.
Si en revanche, ce sont bien des diamants d’origine sierra-léonaise, l’éventualité d’une implication de Charles Taylor sera relancée.

Le procureur du tribunal spécial pour la Sierra Leone affirme que l’ancien président libérien était à l’époque en Afrique du Sud pour acquérir des armes en échange de diamants.

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