Nouvelle tension entre Rabat et Madrid à propos de l'enclave de Melilla

L'Espagne a rejeté mardi 3 août les accusations du Maroc selon lesquelles des policiers espagnols auraient eu la veille recours à la « violence physique » contre un « étudiant marocain » au poste frontalier de Melilla, enclave espagnole au nord du royaume. Une protestation avait été exprimée le même jour à l'ambassadeur espagnol au Maroc par le ministre marocain des Affaires étrangères Taïb Fassi Fihri à Rabat.

« Une inacceptable violence physique au fondement raciste », le Maroc n’a pas mâché ses mots le 2 août, à l’encontre de son voisin espagnol. Le même jour, un étudiant marocain a été frappé et blessé par la police frontalière de Melilla, l’une des deux enclaves espagnoles sur la côte nord du royaume chérifien.

A la mi-juillet, cinq jeunes Marocains revenant de Belgique avaient aussi reçu des coups, forcés de retirer de leur voiture le drapeau national. Pour Rabat, Melilla et Ceuta sont des villes occupées par l’Espagne qui, elle, ne cesse de réaffirmer sa souveraineté. Point très sensible sur le plan diplomatique, cette frontière l’est aussi d’un point de vue humain.

Chaque jour, 35 000 personnes rejoignent Melilla depuis sa voisine marocaine Nador dont la richesse vient surtout de la contrebande, de la drogue et de la diaspora. La plupart sont des petits commerçants de l’informel qui achètent des biens de consommation côté espagnol, pour les revendre plus chers au Maroc, mais au prix de brimades et d’humiliations quotidiennes.

Après des heures d’attente à un poste frontière dont les barbelés font penser à un check-point, de nombreux commerçants sont arbitrairement refoulés par la police espagnole ou bien rackettés au retour par les douaniers marocains. Les violences policières ont cours des deux côtés de la frontière. En novembre 2008, une porteuse marocaine est morte, piétinée par la foule, après un coup de gourdin de trop.
 

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