La crise politique a de graves conséquences sociales et économiques mais que dire de l’empreinte environnementale de ces dix-huit derniers mois ? En raison de la défaillance d’un régime de transition qui ne peut pas tout contrôler, le précieux bois de rose est pillé par des trafiquants sans scrupules qui se recrutent parfois au sein même des autorités.
Dans le nord-est de la Grande Ile, les coupes et les exportations se poursuivent malgré les effets d’annonce du gouvernement. L’appel de l’Unesco vise donc à rappeler leurs responsabilités aux responsables malgaches mais aussi aux pays destinataires de ces exportations, en premier lieu la Chine pourtant signataire de la Convention de protection de l’environnement.
Le bois de rose met plusieurs dizaines d’années à pousser et sans une exploitation concertée et durable il risque tout simplement de disparaître. Il en est de même pour les lémuriens, endémiques à Madagascar, et victimes d’une menace inconnue jusqu’alors, le braconnage. Car la coupe illicite provoque aussi la chasse aux animaux tout simplement pour que les bûcherons improvisés puissent se nourrir. De là à ce qu’un petit marché local se crée, il n’y a qu’un pas et il faut réagir vite. C’est ainsi que l’Unesco espère aussi que les bailleurs de fonds n’abandonneront pas totalement leurs programmes environnementaux.
Certes le régime de transition est suspendu mais compte tenu de la richesse de la biodiversité à Madagascar, l’enjeu est mondial.