«Ce qui reporte la décision finale pour ces élections, c'est que l'Union européenne demande la confirmation d'une date avant de nous fournir une assistance financière», déclarait mardi 27 juillet 2010, le président de la Commission électorale, Joseph Binguimalé. Et il ajoutait : «Nous avons besoin de sept milliards de francs CFA», avant de confirmer la date du 24 octobre, proposée à la mi-juin.
Dès le lendemain, réaction immédiate de l'Union européenne. Elle s'engage à financer les élections à hauteur de près de 4 milliards et demi de FCFA. Dans un communiqué, l'Union européenne affirme que les fonds sont prêts à être décaissés et pourraient même être augmentés à près de 6 milliards et demi si le gouvernement en faisait la demande. Car la communauté internationale, et l'Union européenne en particulier, ont été sévèrement critiquées quant au financement de ces élections déjà repoussées deux fois cette année.
En fixant donc unilatéralement la date du 23 janvier, le président François Bozizé place donc les bailleurs de fonds, et notamment l'Union européenne, face à ses engagements.
Il tente ensuite un coup de poker en prenant son opposition de vitesse. Une opposition surprise, qui menace, affirmant que la nouvelle date rendue publique n'engage que la Commission électorale indépendante et le gouvernement.